Les opinions vont évoluer, mais peu. On reste dans la trame de 2012. Il ne se passe rien de tangible dans la vie politique, et il n’y a donc aucune raison pour un bouleversement de la donne. A moins d’un viol dans un palace…
Pour le premier tour de présidentielles, on a en gros trois blocs qui se valent, pour un tiers chacun.
Je précise tout de suite qu’aucun parti ne présente un espoir politique quelconque. Il s'agit juste d’analyser une course de chevaux.
Marine Le Pen, incapable de gagner un scrutin sérieux, a commencé son repli, ce qui advient vite dans notre société de consommation politique. Une mode, et tchao… En 2017, elle va rester à un niveau élevé car elle est la seule à tenir son tiers d’électorat, et elle sortira vraisemblablement en tête, ou en seconde position. Mais on voit mal comment elle serait troisième. Bref, elle a toutes les chances d’être au second tour, ce qui n’ouvre sur rien, à part sa défaite, donc no pb.
A droite, Sarko, qui a su faire le choix de reprendre la direction du Parti, a maintenant une grosse machine dans les mains, et il me parait bien parti pour doubler Juppé. S’il emporte la primaire, Bayrou se portera candidat, espérant récupérer le vote Juppé, mais ça, c’est quand même bien velléitaire. Donc, Sarko aura un gros morceau de son tiers, et il serait logique qu’il se retrouve en deuxième position.
A gauche, la primaire va obliger Montebourpif et Hamon à suivre la règle du parti, et donc, après un petit show au premier tour, à appeler à voter Hollande au second tour de la primaire, pour dégager ensuite le terrain. El Blanco et Macron ne sont plus de la partie. Vous les voyez se présenter contre Hollande ? Vraiment de petits bras…
Après, il y a la candidature de Mélenchon, un cauchemar pour le PS, car le mec est à un poil de Hollande dans les sondages. Rester devant est possible, mais pas simple. Il fallait donc surtout empêcher des candidatures directes de Montebourpif et Hamon, seul moyen pour que Hollande sorte devant Mélenchon, faute de quoi la crise serait grave, avec une déflagration pour les législatives.
Hollande vainqueur à gauche, c’est possible, mais le camarade Camba sait très bien que le « tiers » électoral de la gauche sera à partager avec Mélenchon (et quelques autres), ce qui suffira à éliminer Hollande dès le premier tour.
Donc, un nouveau quinquennat Sarko est le plus probable, car le PS appellera à voter Sarko pour faire barrage à Le Pen.
Tout le monde le sait au PS, et c’est pour cela que les regards sont déjà tournés vers le congrès qui suivra. Assis sur les fidèles militants – une base autrement plus sérieuse que le volatil vote des primaires – se dégagera une forte majorité, aujourd’hui silencieuse, avec tant de ces militants qui ont fait exploser hier les standards des fédérations en apprenant que Hollande et El Blanco interdisaient une manif des grandes centrales syndicales (CGT, FO, FSU, Solidaires).
Aubry et ses amis sont à la manœuvre. Ils ont créé un mouvement interne au PS, et vont s’organiser pour prendre le pouvoir dans le parti dès la rentrée. Ça c’est sûr, mais ne fantasmez pas sur Aubry candidate,… c’est un autre monde ! Pour le moment, le seul objectif est de faire un gros consensus dans le PS pour dégager Hollande et El Blanco, marginaliser Montebourpif et Hamon, et reprendre les rênes, en accord avec Camba. Dans notre hyperprésidentielle Vème République, pas de parti sans présidentiable, et Hidalgo a, pour ce petit monde, toutes les qualités. Qualités pour être une président bien sympa, et qui écoutera ce qu’on lui dira, très amicalement, de faire.