Quand le Nouvel Obs applaudit, il y a de quoi s’inquiéter. Effectivement, le prix Nobel de la Paix à Ellen Johnson Sirleaf, présidente du Liberia, est une sinistre plaisanterie.
Nous avions eu en 2009, la couronne à Barak Obama, présumé grand maître de la paix au Proche-Orient. Trois ans plus tard, Obama n’a plus rien à dire contre la colonisation, et le Congrès US, qui abreuve Israël, bloque une subvention de fonctionnement à l’Autorité Palestinienne, car Abbas a osé dire que la Palestine était un Etat. Le Nobel de la Paix pour saluer ce bel effort. Au moins, on voit bien de genre de paix il s’agit.
Ellen Johnson Sirleaf, lauréate cette année, est diplômée de Harvard et ancienne fonctionnaire de la Banque Mondiale. Une femme sandwich des agences de com’ US, installée en 2005 après le débarquement de Richard Taylor, autre homme sandwich des agences de com’ US, et actuellement jugé pour crime contre l’humanité. Le sympathique agent s’était pris la tête, et il en avait fait un peu trop. Pas de problème : après une bonne guerre, on a viré la crapule pour installer la dame. Cette fois-ci, elle était surveillée de prés, et comme elle a été bien gentille, le staff US lui a remis en 2007 la « médaille présidentielle de la Liberté ».
Ca pue.
Le Liberia est une pure création US, à vomir : pour se faire pardonner l’esclavagisme, ils se sont créés un Etat à eux en Afrique, un pur produit d’importation avec langue et finances US, et avec pour résultat des décennies de massacres, car ils n’ont jamais installé là-bas autre chose que des gougnafiers corrompus.
Cette année, le Comité Nobel a directement pris la panoplie du colleur d’affiches, en nommant Ellen Johnson Sirleaf, en pleine campagne électorale, à quatre jours du premier tour. « Prestigieuse distinction », se pâme le Nouvel Obs de la conquête US.
A quatre jours du scrutin ! Ce sont vraiment des enfoirés, ces Suédois autoproclamés défenseurs de la paix, qui, après des délibérés insondables, soufflent depuis des années toujours dans le même sens.
Winston Tubman, candidat du Congrès pour le changement démocratique, le principal adversaire d’Ellen Johnson Sirleaf, à la présidence, a dénoncé ce prix comme « inacceptable » et « provocateur ». En douce, il se marre, car ce hochet qu’est devenu le Nobel de la paix, la population libérienne s’en tape. Elle a d’autres problèmes, ceux de la vie réelle.
Il faut dire que la réussite de cette super-économiste est remarquable : en 2011, 90 % des Libériens vivent toujours avec moins de un euro par jour, et le taux de chômage est de 80 %. A Monrovia, l'électricité, l'eau courante ou un système d'évacuation des eaux sont des produits de luxe. La corruption est au zénith. Newsweek affirme que les crimes sexuels, en particulier les viols de mineurs, ont atteint des proportions épidémiques.
Pour éviter des procès trop dérangeants après la phase Taylor, la « médaille présidentielle de la Liberté » avait pesé pour la mise en place d’une Commission « Vérité et réconciliation », sur le modèle pratiqué en Afrique du Sud. Pas de chance : la commission lui a reproché d'avoir trop soutenu Charles Taylor et a recommandé qu'elle soit exclue de tout poste électif pendant 30 ans. Un détail.
Ce Prix Nobel de la Paix n’est plus qu’une sinistre plaisanterie. Et je souhaite de tout coeur que la belle population du Liberia lui file un bon coup de pied au cul.
